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Une chose, son contraire, à force de répéter un mot nous pouvons parfois réussir à en évacuer le contexte. L’expérience est insolite, elle joue les dissonances avec la matérialité d’une langue devenue l’espace d’un instant pâteuse et indéfinie. N’est-il pas inouïe de pouvoir vivre une “expérience de cinéma” calmement assis sur sa chaise d’ordinateur et d’en maitriser le contrôle temps ? d’en jouer la lecture et la relecture ? Consulter, rafraîchir, restaurer un contexte, à ce jeu s’additionne les amorces, les anachronies, les collections de fragments. Jouer, lire, en quelques clics la vidéo se donne comme réceptacle d’une multiplicité de supports, elle propose des traductions à la fois proches et lointaines. La matière même du cinéma s’explore du bout de la tête de lecture. Reproduire, retranscrire, encoder, la traversée est porteuse. Elle crée les écarts, constitue des embrayeurs, des pré-textes à la digression et aux glissements de sens. Après tout nous pouvons écrire plusieurs fois la même chose et ne pas l’entendre de la même manière.